Publié dans Société

Police et  Gendarmerie nationale - Guerre intestine autour de la prime de 200 millions d’ariary 

Publié le vendredi, 22 mai 2020

Mercredi matin dernier, un petit commando de la Police, sur la base d’un renseignement et de preuves formelles sur l’identité du suspect à arrêter, fut dépêchée à Ambatofotsy par le Commissariat central de Tsaralalàna. Sa cible : l’un des présumés complices de Lamà, et dont la tête du premier a été également mise à prix. Cette information a été révélée par une source au niveau même de la Police. En effet, J. aurait été dénoncé par un co-détenu, un ami à lui, lors d’une période où tous les deux se sont connus lorsqu’ils ont séjourné ensemble à la Maison de force de Tsiafahy. En réalité, il s’agit d’un plan de la Police afin de faire tomber J. dans le piège, tout en l’appâtant avec son ancien camarade de cellule.

Cette dénonciation  doublée d’une petite mise en scène policière, ont contribué donc à son arrestation.  « On a fait croire à J. que son acolyte, l’ayant contacté par téléphone, souhaite le voir en urgence en vue de planifier un assaut. A ce dessein, ils devront donc se rencontrer à cette adresse à Ambatofotsy. En toute confiance, J. s’est  donc ramené et c’est ainsi qu’on l’a cueilli », a ajouté cette source.

A cette dernière d’indiquer encore que le suspect a été appréhendé vers 11h 30 le même jour. « Le suspect n’a opposé aucune résistance au moment de son arrestation », confie encore l’information. Il s’en était ensuite suivi un contrôle d’identité sur le concerné. Ce dernier avait sur lui un téléphone portable, une carte d’identité, etc.

Actuellement, tout reste encore confus. La police semble toujours hésiter à officialiser l’information  pour différents motifs. Et l’affaire, au lieu de faire l’honneur à cette Force, ne lui a fait que de s’attirer le courroux ou la contestation, qui fuse de toutes parts. 

Car s’il existe l’une des entités à n’y voir que du feu,  c’est bien la Gendarmerie ! Chargée de mener les enquêtes sur tous les kidnappings survenus au pays, et pas uniquement celui d’Anil Karim le 27 avril dernier à Ambohibe-Ilafy, la Gendarmerie campe sur sa position. Jusqu’à présent, elle rejette formellement l’information avancée sur l’authenticité de l’identité de la personne suspecte, récemment arrêtée  à Ambatofotsy.  « Personnellement, je ne crois pas que celui qu’ils ont arrêté, est vraiment J.», a confié mercredi dernier une source auprès de la Gendarmerie, en faisant allusion à la Police.  

De fait, certains n’hésitent pas à parler d’une guerre intestine entre les deux factions des Forces de l’ordre. Et à n’en pas douter, la prime de 200 millions ariary promis, constitue la pomme de discorde. Cela explique cette course effrénée que s’étaient livrées, mercredi dernier, entre d’une part l’équipe de la Police, et d’autre part celle de la Gendarmerie pour tenter de mettre en premier la main sur J., ainsi qu’un complice de ce dernier à Andavamamba où le concerné a pu finalement s’échapper. Dans cette rivalité qui persiste entre les deux Forces, la Gendarmerie a revendiqué la primauté temporelle de ses interventions. Rappelons à cet effet qu’une partie de la première tranche d’une même somme promise, était allée dans les poches des gendarmes, en particulier ceux qui ont participé dans l’arrestation puis l’élimination de Lamà et de son frère, respectivement à Analamahitsy et à Ambohimahitsy.

Enfin, il semble que les informateurs de la Police, également en attente de leur gain, craignent que la prime aille donc leur échapper sur cette affaire concernant la capture de J. A la lumière de celle-ci, il paraît que l’arrestation supposée de J. allait donc donner le tournis aux observateurs de la place.

Franck R.

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Editorial

  • Assez !
    « La maison brûle, nous regardons ailleurs ! ». Par cette célèbre phrase devenue légendaire et historique que Jacques Chirac, alors Président de la République française, devait entamer son discours lors de l’ouverture de l’Assemblée plénière du IV ème Sommet de la Terre le 2 septembre 2002 à Johannesburg, en Afrique du Sud. Le Président français voulait faire allusion sur le danger réel que le monde encourt à cause du réchauffement climatique mais les hommes affichent leur indifférence sinon leurs attentions s’orientent ailleurs. Alors que le pays traverse une zone de forte turbulence, nous les concitoyens, les compatriotes, nous passons le clair de notre temps à nous chamailler. La tempête si puissante risque d’emporter le navire, les passagers à bord, trop occupés à se quereller, ne sont pas conscients du péril en la demeure. Jacques Chirac interpelle les « occupants » de la maison de leur ignorance et leur indifférence…

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